mercredi 23 septembre 2015
mardi 22 septembre 2015
De nos jours, notre mémoire tente d'enregistrer les centaines d'acronymes, les aphérèses, apocopes, sigles, logos, abréviations, et certains secteurs de l'activité humaine, comme le domaine médical, sollicite, au fil des consultations, notre attention, voire notre curiosité dubitative. S'il y a bien une nouvelle abréviation à retenir, c'est l' O.M.N.I, c'est à dire Objet Méditatif Non Identifié. Inspiré par le nom OVNI, calqué de l'anglais UFO, pour unidentified flying object, objet volant non identifié. L' O.M.N.I. se propose de remplacer le terme " volant " par " méditatif ". Si Rodrigue Sanchez opère cette substitution astucieuse, c'est pour mieux nous inciter à la contemplation et à faire le vide devant ses créations qui ne se rattachent à aucune tradition, sinon à celle de regarder le ciel. Oui Rodrigue Sanchez nous invite à regarder plus souvent vers le haut, vers le cosmos, vers les galaxies, vers l'infini du ciel bleu ou vers les cieux étoilés des plus belles nuits d'été.
Ces objets de rêve et de méditation se présentent sous forme de nuages qui, suspendus dans l'espace, éveillent notre curiosité. On tente d'abord de classer l'oeuvre, de la rattacher à quelque chose de connu, et bien vite le mental se heurte à un mur et se dissout lentement dans la vision de cet étrange objet. C'est bien là l'objectif de Rodrigue Sanchez : ouvrir les champs inexplorés de notre imaginaire et de notre sensibilité et nous renvoyer à notre regard d'enfant, à la fois émerveillé, virginal et interrogatif. Certains O.M.N.I colorés et d'autres sont plus transparents. Ils bougent et frémissent comme la ramure des peupliers sous la caresse de la brise ; parfois, ils ondulent sous les rafales de vent. Ils captent la lumière environnante et mutent en fonction des jeux de lumière, s'assombrissent quand un nuage passe devant le soleil ou, au contraire, brillent de mille éclats quand le soleil réapparaît. Quand le regard fixe le centre de l' O.M.N.I, le spectateur découvre un kaléïdoscope, ses fragments mobiles de verre colorié et les jeux infinis de miroirs angulaires enchantent la rétine et réjouissent notre vision.
Rodrigue Sanchez, infatigable lecteur de livre de physique, d'astrophysique et de biologie, est sensible à l'infiniment petit, décrit par la mécanique quantique, et à l'infiniment grand expliqué par la théorie de la relativité générale conçue par Einstein. Il aime à explorer ces univers qui ouvrent en grand les perspectives de l'imaginaire. Son O.M.N.I est porteur de questions concernant la lecture du monde. Ces particules élémentaires surgissent du vide initial et se combinent pour former des atomes, des molécules et finalement des étoiles ; ces étoiles qui s'assemblent par centaine de milliards en galaxies, ne sont-elles pas symbolisées par l' O.M.N.I ? Rodrigue Sanchez sait aussi que les bouddhistes envisagent le monde comme un flux d'événements, reliés les uns aux autres et participant tous les uns les autres. L' O.M.N.I est ainsi un grand radar à l'écoute des fluctuations du monde et de nos pensées ; il nous fait prendre conscience de notre interdépendance au monde. Il relie, mine de rien, la spiritualité et la science, de même que notre être au cosmos.
Objet inclassable, support de méditation et de réflexions philosophiques, l' O.M.N.I peut être considéré comme un médium entre la beauté et l'harmonie de l'univers. L' O.M.N.I peut être appelé "oeuvre d'art", mais il va bien au delà d'une oeuvre d'art. C'est la raison pour laquelle il s'inscrit comme une oeuvre du XXIème siècle, c'est-à-dire inclassable, mais ouvrant sur tous les champs des possibles.
Fabrice MAZE
Auteur/Réalisateur/Documentariste
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